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Photo du rédacteurDidier Naud

Coaching Cognitif Clarification 6

Schèmes pratiques du collectif et cognition individuelle.



1. Il est possible, dans une perspective anthropologique, d’avancer l’hypothèse selon laquelle il existe un petit nombre de schèmes pratiques intériorisés, synthétisant les propriétés objectives de toute relation possible avec les humains et les non humains. Ces schèmes sont conçus comme des représentations internes de classes de situations permettant aux organismes d’agir de façon cohérente et coordonnée chaque fois qu’ils confrontent des situations analogues.

2. Les schèmes pratiques ne font pas nécessairement appel à une cognition formalisée, médiatisée par le langage. Il existe des schèmes cognitifs spécialisés, capables de s’adapter à une famille de tâches apparentées et dont l’activation inintentionnelle est tributaire d’un certain type de situation. Les neurosciences ont apporté un éclairage nouveau pour la compréhension d’une cognition non propositionnelle. Tout processus perceptif et cognitif suppose l’activation en parallèle de réseaux neuronaux distribués dans le système nerveux, réseaux dont la stabilisation et la différenciation s’opère dès les premiers stades de développement de l’organisme humain en corrélation étroite avec les stimuli reçus du milieu environnant. A cet égard les modèles dits « connexionnistes » ont mis au jour l’importance des réseaux de neurones (réels et formels) dans les processus d’apprentissage.

3. La stimulation heuristique fournie par les modèles connexionnistes et les études, portant sur la formation des concepts classificatoires et l’apprentissage des savoir-faire, ont permis aux spécialistes des sciences cognitives (notamment les anthropologues) de préciser le rôle des structures abstraites qui organisent les connaissances et l’action pratique sans mobiliser des images mentales ou un savoir déclaratif. Ces structures sont regroupées sous le nom de « schèmes ».

4. Les schèmes attributifs sont des noyaux d’expectatives concernant les comportements et les propriétés des objets dans le monde. Trois domaines sont concernés par ces schèmes : les attentes concernant l’action humaine, celles se rapportant aux objets physiques et celles orientées vers la nature des organismes humains. Ces schèmes sont souvent considérés comme universels et la discussion porte sur leur caractère inné ou acquis. Les schèmes acquis retiennent l’attention de ceux qui s’intéressent à la diversité des usages du monde. Les schèmes idiosyncrasiques rendent possible l’accomplissement routinier d’une action et structurent les nombreux protocoles que chaque individu se forge au fil du temps pour ordonner des séquences de tâches quotidiennes. Les schèmes collectifs constituent l’un des principaux moyens de construire des significations culturelles partagées.

5. Les schèmes collectifs sont des dispositions psychiques, sensori-motrices et émotionnelles, intériorisées grâce à l’expérience acquise dans un milieu social donné. Ils génèrent trois types de compétences fondamentales. 1. Structurer de façon sélective le flux de la perception en accordant une prééminence à certaines caractéristiques et processus observables dans l’environnement. 2. Organiser l’activité pratique et l’expression de la pensée et des émotions selon des scénarios connus, standardisés. 3. Fournir un cadre d’interprétation pour les comportements et événements admissibles et communicables au sein de la communauté. Les schèmes collectifs peuvent être non réflexif (inconscient cognitif) ou explicitables.

6. Les schèmes intégrateurs sont des structures cognitives génératrices d’inférences, distribuées avec régularité au sein de collectivités aux dimensions variables, elles assurent la compatibilité entre des familles de schèmes spécialisés et permettent d’en engendrer de nouveaux par induction. Les schèmes intégrateurs se construisent peu à peu et sont activés dans le plus grand nombre de situations tant dans le traitement des humains que des non humains. Ils subordonnent les autres schèmes à leur logique propre en les dépouillant d’une part de leur orientation première.

7. Les schèmes observables dans les entreprises sont des schèmes d’identification (animisme, analogisme…) ou de relations (prédation, protection…). Le rôle majeur des « cogniticiens » en ce domaine est de relier les environnements propres des collaborateurs aux schèmes dominants du collectif en mettant au jour les comportements qui confortent ces liaisons ou les font évoluer.

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