Agilité
Le terme d’« agilité » ne figure pas dans le vocabulaire des sciences cognitives, aussi est-il difficile de trouver un concept qui puisse, dans le domaine de la cognition, correspondre à ce que l’on entend par cette notion dans l’univers socioprofessionnel.
Si l’on souhaite, malgré tout, donner un sens cognitif à l’agilité il faut éviter deux confusions très préjudiciables à un effort de compréhension du concept.
D’une part, il importe de ne pas confondre l’agilité et la plasticité cérébrale qui désigne l’ensemble des modifications qui surviennent, même dans le cerveau adulte, à la suite d’apprentissages. Il existe plusieurs modifications plastiques, notamment celles qui touchent aux aires sensorielles.
D’autre part, on ne saurait comparer l’agilité avec une habileté comportementale résultant de calculs effectués par des acteurs guidés par leurs seuls intérêts stratégiques. L’agilité n’est ni la malice ni l’opportunisme.
En évitant ces confusions il est possible de donner plusieurs exemples d’agilité correspondant à des processus cognitifs.
1. Identifier et relier des espaces mentaux. (cf. L’ontologie)
Appréhender l’espace mental, d’un ou de plusieurs interlocuteurs signifie, qu’au vu d’une expérience ou d’une situation donnée, on comprend les assemblages de sens, de significations, réalisés par ces interlocuteurs. Relier des espaces mentaux consiste alors à repérer les similitudes et les différences entre l’espace mental de l’interlocuteur et celui que l’on développe à propos de la situation considérée. La constitution d’un nouvel espace mental, intégrant les caractéristiques essentielles des deux espaces initiaux et donnant un sens nouveau à l’appréhension d’une situation ou d’une expérience, traduit une agilité cognitive.
2. Catégoriser des entités à partir de leur « air de famille » (cf. L’ontologie) c’est-à-dire à partir du poids accordé à certaines de leurs propriétés, jugées plus importantes que d’autres, relève aussi de l’agilité cognitive. En effet l’importance des propriétés s’établit en fonction de similarités plus ou moins fortes entre les entités. On distingue ainsi des exemplaires typiques qui sont au cœur de la catégorie par opposition à d’autres qui se trouvent à la marge. De plus on privilégie la « typicalité » des catégories selon un rapport familier avec notre environnement, guidé par notre appareil perceptif, créant ainsi une classe de catégories dites du « niveau de base ». Tout cela réclame une « agilité indéniable ».
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